Entre avril et juin 2021, l'équipe Quartiers en Transitions a conduit un diagnostic dans le quartier pour déterminer les pistes d'actions les plus prometteuses pour réduire l'empreinte carbone collective locale et améliorer le cadre de vie. Nous avons échangé avec plus de 400 habitants, visiteurs réguliers, habitués du Bel-Air, en abordant un large panel de sujets : modes de vie, consommation, mobilité, besoins, aspirations, ...
De ce diagnostic, nous avons tiré 6 sujets qui semblent pertinent pour à la fois réduire l'empreinte carbone locale et améliorer le cadre de vie. 113 citoyens du Bel-Air ont pu étudié le diagnostic et voter pour les sujets qu'ils jugeaient les plus appropriés pour un programme à destination des citoyens : c'est le sujet alimentation durable qui a finalement été sélectionnée.
Pour comprendre comment réduire notre empreinte et aller vers un monde vivable, inventons des scénarios de transitions écologique, économique et sociale en collectif, à l'échelle du quartier ! La première étape pour vous, citoyens et citoyennes du Bel-Air : étudier le diagnostic du quartier et comprendre d'où on part. Sur cette page, découvrez les grandes leçons de ce diagnostic. N'ayez pas peur des graphiques, nous sommes là pour tout vous expliquer.
Le graphique à gauche représente la répartition des empreintes moyennes dans les différents secteurs les plus impactant sur le climat. Si vous avez des doutes sur ce qu'est l'empreinte carbone, vous pouvez en apprendre plus avec cette vidéo.
Tout à gauche, on observe qu'au Bel-Air, comme dans le reste de la France, l'alimentation est le secteur avec la plus forte empreinte sur le climat. Les transports et le logement, eux sont largement plus faibles que la moyenne française.
En moyenne, l'empreinte eq. carbone du Bel-Air est de 6,3 tonnes par an et par habitant (contre 9,7 tonnes en France). Cependant, nous devons tous passer à 2 tonnes par an et par personne d'ici à 2050 si nous voulons respecter les Accords de Paris pour contribuer à maintenir l'habitabilité humaine sur terre. Le défi est grand, mais en collaborant, on peut y arriver !
Attardons-nous sur ce qui se cache derrière ces moyennes. ↓
Au Bel-Air, la part de végétarien (7,3%, en orange) est légèrement plus haute qu'à l'échelle nationale (5,2%, en orange clair). Cependant, la grande majorité de la population du quartier consomme de la viande quotidiennement ou presque.
Mais pourquoi s'intéresser à votre consommation de la viande ?
La viande est l'une des familles d'aliments qui émet le plus de gaz à effet de serres : transports, nourriture des animaux, utilisation de l'eau et des terres, déjections animales, ... Réduire notre consommation de viande est un impératif pour assurer une planète habitable aux générations futures. Mais attention, toutes les viandes ne génèrent pas la même empreinte eq. carbone ! Découvrez-en davantage à ce sujet, en cliquant sur l'icône "alimentation durable" plus bas.
Les modes de transport quotidien privilégiés par les usagers du Bel-Air sont équitablement répartis entre transports en commun, mobilités douces et voiture. Cette part de l'utilisation de la voiture, plus faible que dans d'autres territoires péri-urbains, peut expliquer l'empreinte due aux transports plus faible que la moyenne française.
Mais des améliorations sont encore nécessaires pour atteindre l'objectif des 2 tonnes par an et par habitant. Le diagnostic a par exemple observé que de nombreux habitants du quartier se rendent en voiture à Chambourcy pour faire leurs courses, et ce même pour les usagers qui n'utilisent que rarement la voiture... Ainsi, de grandes quantités de gaz à effet de serre sont rejetés dans l'atmosphère. Découvrez-en davantage à ce sujet, en cliquant sur l'icône "faire ses courses autrement" plus bas.
Au Bel-Air, nous trouvons plus de personne qui achètent principalement du neuf (pour les vêtements, l'électroménager, les jeux, le mobilier, etc...) que dans le reste de la France. L'empreinte moyenne due à la consommation de biens dans le quartier est plus faible que la moyenne nationale, cela s'explique peut-être par une moindre quantité d'objet par foyer.
Privilégier l'occasion est souvent un bon moyen pour faire des économies et réduire les émissions dues à la fabrication et au transport des objets. Vous pouvez en apprendre plus à ce sujet en cliquant sur l'icône "partager, réutiliser, recycler" plus bas.
Ce qui est vous est présenté plus haut n'est qu'une toute petite partie du diagnostic du Bel-Air.
Vous voulez en savoir plus ? Nous vous proposons de découvrir :
1. Les Profils d'Usages, qui présentent les différents modes de vie qui peuplent le quartier, leurs empreintes et leurs aspirations.
2. Les sujets d'actions, 6 fiches qui font la synthèse des sujets les plus prometteurs pour réduire l'empreinte locale.
3. Le sujet que vous avez élu prioritaire : en mars 2023, 113 usagers du Bel-Air ont étudié le diagnostic et ont pu se prononcer sur les sujets qu'il faut adresser en priorité.
La vie d'un quartier ne saurait être résumée à une moyenne : le Bel-Air comporte une grande diversité de modes de vie, entre celles et ceux qui aiment la viande et le sport, celles et ceux qui utilisent toujours les transports en communs et mangent végétarien, d'autres qui habitent dans un appartement chauffé au fioul et adorent prendre l'avion, ...
On a toutes et tous une expérience différente du quartier, avec une foule de paramètres à prendre en compte. C'est pourquoi nous avons créé des catégories qui permettent d'avoir un aperçu des modes de vie les plus représentatifs du Bel-Air : les Profils d'Usages. Nous leur affectons à chacun un nom d'élément écosystémique, comme Corail ou Roche. Partons à leur rencontre, ils ont beaucoup à nous apprendre sur les pistes d'action climatique pour le Bel-Air.
Ils composent 32,9% de la population du Bel-Air, leur empreinte carbone moyenne est 6,7t.
Les roches se déplacent en transport en commun ou en mobilité active (marche, vélo). En moyenne, ils prennent l'avion 1 à 3 fois par an. La plupart passe beaucoup de temps derrière un écran.
Les roches sont très disposés à changer leurs habitudes alimentaires (73% d'entre eux veulent aller vers une alimentation plus durable). Une grande partie d'entre eux souhaiterait s'investir dans des activités sportives et culturelles, mais pour cela, ils auraient besoin de plus de temps libre.
On remarque que les roches utilisent beaucoup les transports en commun pour se rendre à Paris ou au centre-ville, mais seulement 1/3 d'entre eux ont un avis positif sur les services de transport. C'était en 2021, peut-être que cet avis a évolué avec l'arrivée du tram dans le quartier ?
Ils composent 22,8% de la population du Bel-Air, leur empreinte carbone moyenne est 7,1t (et on trouve de grandes inégalités d'empreinte au sein de ce profil).
Les coraux se déplacent en voiture et 70% d'entre eux prennent l'avion plus de 2 fois par an, ils ont donc une très forte empreinte carbone liée aux transports. Comme les roches, ils passent beaucoup de temps sur leur smartphone ou devant du streaming. Les coraux sont nombreux à vouloir s'engager dans la vie de quartier, et ils sont généralement peu satisfaits de l'offre de loisirs au Bel-Air.
On remarque que les coraux se déplacent beaucoup en voiture pour se rendre à leurs loisirs, à l'extérieur du quartier. Ce manque d'activités qui leurs correspondent dans le quartier est donc la source de nombreuses émissions de gaz à effet de serre dues aux trajets.
Ils composent 18,8% de la population du Bel-Air, leur empreinte carbone moyenne est de 4,9t (c'est la plus faible moyenne de tous les profils !).
Les neiges se déplacent à pieds, en trottinette ou à vélo (sauf pour aller faire les courses à Chambourcy). Habitués à parcourir le quartier à pieds, ils sont en général très satisfaits du lien social au Bel-Air. Presque la moitié d'entre eux aimeraient s'impliquer dans des activités sportives.
C'est un profil déjà très avancé dans la réduction de son empreinte carbone, qui aurait besoin de plus de temps libre et de rencontres entre habitants pour s'engager davantage.
Ils composent 16,1% de la population du Bel-Air, leur empreinte carbone moyenne est de 6t.
Les graines se déplacent en transports en commun, un peu à pieds et ne prennent presque jamais l'avion. Ils prennent surtout la voiture pour aller à Chambourcy. On remarque qu'ils ont ont tendance à préférer acheter des objets neufs (plus que le reste de la population).
60% d'entre eux aimeraient changer leurs habitudes alimentaires pour s'orienter vers des repas plus durables. Cela dit, les graines ne pensent pas que la transition doit être un effort partagé par tout le monde (comme le disent les autres profils).
Ils composent 9;4% de la population du Bel-Air, leur empreinte carbone moyenne est de 6,5t.
Les feuilles se déplacent quasi-exclusivement en voiture. Plus de 85% d'entre eux ne prend jamais l'avion. Leur empreinte carbone est principalement due à l'alimentation : plus d'1/4 des personnes de ce profil qui mangent de la viande quotidiennement.
En général, ce sont les plus critiques vis-à-vis du quartier (une grande partie d'entre eux n'est pas satisfaite de la qualité des logements, ou de l'offre de culture et loisirs), mais ce sont aussi les profils qui désirent le plus s'engager dans des projets pour le quartier : 100% des Feuilles indiquent vouloir s'investir dans des projets de vie de quartier, et leur score de "disposition au changement" est parmi les plus hauts de tous les profils.
Le graphique à gauche montre la répartition des empreintes moyennes par secteur pour chaque profils. En clair, cela permet de voir de quelles habitudes provient l'empreinte carbone, et de comparer les profils sur leurs impacts respectifs. On observe par exemple que :
- l'alimentation est le secteur le plus impactant sur le climat, peu importe le profil
- c'est le profil corail qui a en moyenne la plus forte empreinte
- les transports des roches et des coraux émettent jusqu'à 5 fois plus que les transports des neiges.
Après avoir passé plusieurs mois à étudier les différents profils du Bel-Air, les empreintes carbones et les volontés de participation, nous avons identifié 6 sujets qui semblent prometteurs pour contribuer à une baisse de l'empreinte carbone à l'horizon 2050. Découvrez ces sujets en cliquant sur les vignettes ci-dessous.
Lors du forum Mon Quartier en Discussions, en mars 2023, rue de l'Aurore, vous étiez 113 à venir voter au jugement majoritaire pour les sujets environnementaux à adresser en priorité dans le quartier. Chaque citoyen pouvait se prononcer sur l'ensemble des sujets, en attribuant une note à chacun d'entre eux, entre 1 et 5 (1 étant "à rejeter" et 5 "excellent"). Les sujets qui cumulaient les meilleurs médianes ont été retenus.
Après ces 2 jours d'intelligence collective, d'échanges et de rencontres, on a dépouillé les votes. Découvrez le résultat ci-dessous. ↓
Les deux sujets qui sont arrivés en tête du vote par jugement majoritaire sont "Partager, réutiliser, recycler" et "Alimentation durable". Le recyclage est déjà un sujet adressé par le dispositif AXIOM de la mairie, par exemple à travers les Repair Moments à la Maison des Projets. Il a donc été décidé, en concertation avec la Ville, de commencer par le sujet de l'alimentation durable, qui suit de très près le recyclage, et a suscité moins de mention "à rejeter" (en rouge foncé).
On se retrouve entre fin avril et juin 2023 pour un programme complet et gratuit pour découvrir, s'inspirer et penser en mode collaboratif un futur durable et désirable pour l'alimentation au Bel-Air !
Le Réseau des Quartiers en Transitions (ou RQeT pour les intimes) est un groupe de citoyen·nes engagé·es et de professionnel·les qui se réunit pour faciliter des transitions écologiques, démocratiques et sociales qui prennent en compte les spécificités locales. Aussi, nous développons une méthode - la méthode QeT - qui permet à tout quartier d'engager un processus de transitions participatif pour adresser les problématiques locales d'empreinte carbone.
Nous avons à cœur d'allier les problématiques de climat et de démocratie : pour transitionner vers les quartiers durables et désirables de demain, il faut une participation active de toutes les personnes concernées. D'où la nécessité de développer un vrai modèle de démocratie participative orienté vers le développement durable.
Le changement climatique nous impose de réinventer nos modes de vie, il est donc important d'observer cette crise avec un point de vue systémique. Notre association rassemble donc les regards d'une grande diversité de disciplines, de l'ingénierie à la philosophie, du design aux sciences politiques. Mais les solutions ne sauraient venir que des experts sectoriels : c'est les points de vue et les engagements de la collectivité des citoyen·nes qui sont les premiers moteurs d'un futur désirable.
Contactez nous à l'adresse contact@quartiers-en-transitions.fr pour en savoir plus et pour rejoindre le réseau.
Le diagnostic des modes de vie et de l'empreinte carbone des usagers du centre-ville de Montesson a été réalisé par les équipes du RQeT et du Centre Michel Serres, un institut de recherche-formation de HESAM Universités.
La méthode QeT est un cheminement d'ateliers, d'événements et de rencontres qui s'étale sur environ 3 mois. Elle concerne un quartier donné (dans ce cas-ci, le Bel-Air), et incite toutes les personnes qui y habitent ou le visitent régulièrement à trouver des solutions collectives pour diminuer l'empreinte carbone locale. L'objectif est clair : agir vite et démocratiquement pour mettre son quartier sur une voie durable et désirable.
La méthode QeT se décline en 6 temps :
1· Le diagnostic du quartier (ses émissions, ses modes de vie, ses moyens de transport, les aspirations des habitant·es et des usagers réguliers du quartier).
2· Un forum dans lequel le diagnostic est étudié par un panel d'usagers du quartier qui vote ensuite pour les sujets d'action prioritaires.
3· Une phase de sensibilisation, dans laquelle des conférences et ateliers sont organisés pour permettre à qui le souhaite de mettre à niveau ses connaissances sur les enjeux climatiques.
4· Une phase d'inspiration, dans laquelle les participant·es découvrent les scénarios futurs potentiels pour une planète habitable, et fixent des objectifs de décarbonation pour leur quartier. C'est aussi - et surtout - le moment où les participant·es identifient les problématiques à résoudre.
5. Une phase d'élaboration : une série d'ateliers pour construire en groupe de citoyens des projets de réduction d'empreinte soutenables, désirables et pertinents. Les participant·es inventent les nouveaux services et usages de leur quartier, avec un accompagnement d'experts et de facilitateurs.